DÉCOMPOSITION I
La copulation a lieu dans les airs. Elle n’est possible qu’après qu’un long vol a rempli d’air les poches qui ont fait jaillir l’organe du mâle. D’entre ces poches, ces « vessies aérifères », en forme de cornes perforées, sort le pénis qui est un petit corps blanc, charnu et recourbé à la pointe. Dans le vagin, qui est rond, large et court, s’ouvre la poche à sperme, réservoir qui peut contenir, dit-on, une vingtaine de millions de spermatozoïdes. La forme du pénis et la manière dont le sperme s’agglutine, par un liquide visqueux, en véritable spermatophore, causent la mort du mâle. La parade achevée, il veut se dégager et n’y réussit qu’en laissant dans le vagin non seulement son pénis, mais tous les organes qui en dépendent. Il tombe comme un sac vide.
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DECOMPOSIZIONE I
La copulazione avviene in aria. Essa non è possibile se non in seguito ad un volo prolungato per riempire d’aria le tasche che hanno fatto fuoriuscire l’organo maschile. Attraverso queste tasche, queste <<vesciche aerifere>>, a forma di corni perforati, esce il pene, che è un piccolo corpo bianco, carnoso e ricurvo in punta. Nella vagina, che è rotonda, larga e corta, si apre una sacca per lo sperma, serbatoio che può contenere – si dice – una ventina di milioni di spermatozoi. La forma del pene e il modo in cui lo sperma si agglutina, tramite un liquido vischioso, in vero e proprio spermatoforo, causano la morte del maschio. Compiuta la parata, quest’ultimo vuole liberarsi e non ci riesce che lasciando nella vagina non soltanto il suo pene, ma tutti gli organi che vi dipendono. Cade come un sacco vuoto.
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DÉCOMPOSITION II
Le 6 juillet, Monsieur Hannemann, apiculteur à Wurtemberg, en Thuringe, était assis près de son rucher. Son attention fût éveillée par un bourdonnement inaccoutumé. Soudain, il vit trente ou quarante bourdons poursuivant rapidement une mère, à la hauteur de vingt ou trente pieds. Le groupe occupait un espace apparent de deux pieds de diamètre. Quelquefois, dans leur course, ils descendaient à dix pieds de terre, puis se rele-vaient, allant du Nord au Midi. Il put les suivre environ cent pas. Après quoi, un bâtiment les lui fit perdre de vue. Le groupe figurait une sorte de cône dont la mère était le sommet. Puis ce cône s’élargit en un globe dont elle était le centre. A ce moment, la mère réussit à se dégager et elle pointa en l’air, toujours suivie par les bourdons qui avaient, en dessous d’elle, reformé le cône.
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DECOMPOSIZIONE II
Il 6 luglio, il signor Hannemann, apicoltore di Wurtenberg, in Turingia, era seduto presso il suo apiario. La sua attenzione fu risvegliata da un ronzio inconsueto. D’un tratto, vide trenta o quaranta calabroni che inseguivano rapidamente una madre, all’altezza di venti o trenta piedi. Lo sciame occupava uno spazio apparente di due piedi di diametro. Di tanto in tanto, nella corsa, scendevano a dieci piedi da terra, poi si rialzavano, andando da Nord a Sud. Riuscì a seguirli per circa cento passi. Dopodiché un edificio glieli fece perdere di vista. Lo sciame appariva come una sorta di cono di cui la madre costituiva il vertice. Poi il cono si allargò a forma di globo di cui essa era il centro. A questo punto, la madre riuscì a liberarsi e puntò in aria, sempre seguita dai calabroni che, sotto di essa, avevano ricostituito il cono.
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DÉCOMPOSITION III
Le Révérende Millette, à Witemarsh, observa la phase finale de cet acte. Il aperçut au vol, l’une des mères qui, l’instant d’après, était arrêtée par un bourdon. Après avoir volé l’espace d’une verge, ils tombèrent ensemble à terre, accrochés l’un à l’autre. Il s’approcha et les captura tous deux, au moment même où le bourdon s’était délivré de l’étreinte. Il les porta à sa maison et les mit en liberté dans une pièce close. La mère, fâchée, vola vers la fenêtre. Le bourdon, après s’être traîné un instant sur sa main ouverte, tomba à terre et mourût. Tous les deux, mâle et femelle, avaient à la pointe de l’abdomen des gouttes d’une liqueur blanche comme du lait. En pressant le bourdon, on vit qu’il était dépouillé de ses organes génitaux.
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DECOMPOSIZIONE III
Il Reverendo Millette, a Witemarsh, osservò la fase finale di questo atto. Colse al volo una delle madri che, un attimo dopo, veniva fermata da un calabrone. Dopo aver percorso lo spazio di una verga, caddero assieme a terra, attaccati l’uno all’altra. Si avvicinò e li catturò entrambi, nel momento stesso in cui il calabrone si era liberato della stretta. Li portò a casa e li mise in libertà in una stanza chiusa. La madre, contrariata, volò verso la finestra. Il calabrone, dopo essersi trascinato un istante sulla sua mano aperta, cadde per terra e morì. Entrambi, maschio e femmina, avevano sull’estremità dell’addome delle gocce di un liquore bianco come latte. Facendo pressione sul calabrone, si vide che era privo di organi genitali.
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DÉCOMPOSITION IV
Ayant vu sortir la mère, Monsieur Garrey ferma l’entrée de la ruche. Pendant son absence, qui dura un quart d’heure, trois faux-bourdons vinrent devant l’entrée et, la trouvant close, se tinrent au vol. Lorsque la mère, étant de retour, ne fût qu’à trois pieds de la ruche, l’un des bourdons vola très rapidement vers elle, lui jetant les pattes autour du corps. Ils s’arrêtèrent et se posèrent sur un brin d’herbe. A ce moment, une explosion se fit distinctement entendre, et ils furent séparés. Le bourdon tomba à terre tout à fait mort et l’abdomen fortement contracté.
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DECOMPOSIZIONE IV
Avendo visto uscire la madre, il signor Garrey chiuse l’entrata dell’arnia. Durante la sua assenza, che durò un quarto d’ora, tre fuchi giunsero davanti all’entrata e, trovandola chiusa, si tennero in volo. Appena la madre, che era di ritorno, fu a tre piedi dell’arnia, uno dei calabroni volò rapidamente verso di essa, buttandogli le zampe intorno al corpo. Si arrestarono e si posarono su un filo d’erba. A questo punto un’esplosione si fece chiaramente sentire, ed essi furono separati. Il calabrone cadde a terra morto, con l’addome fortemente contratto.
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COURRIER
La langue est la première touchée. Les aviateurs, ceux de l’aéropostale par exemple, qui on survolé les grands espaces sahariens, le savent. La langue, et elle en premier, ne résiste pas longtemps aux privations d’eau. Bien sûr, c’est le corps tout entier, et dans une effroyable déshy-dratation, qui se révulse, se tend, se noue puis se défait, se rend enfin et tombe bêtement, mais c’est la langue – et les rescapés des pannes l’ont dit avec précision – qui, de rose devient blanche, tourne au gris, ensuite au marron, ensuite au noir et puis, arc-boutée dans son palais, repliée sur elle-même, finit grossière et muette tout à fait. Si celle des pendus pend, justement, hors de son orifice et comme cherchant à laper l’air, à l’exemple du sexe que le supplicié sent durcir et s’allonger, la langue des morts de soleil se met en boule, elle, dans une sorte de ponctuation très encrée, très compacte, jusqu’à l’étouffement du moindre mot.
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CORRISPONDENZA
La lingua è la prima ad essere colpita.Gli aviatori, quelli dell’aeropostale ad esempio, che hanno sorvolato i grandi spazi sahariani, lo sanno.La lingua, ed essa per prima, non resiste a lungo alle privazioni dell’acqua.Certo, è tutto il corpo, e in una spaventosa disidratazione, che si congestiona, si tende, si annoda e poi si disfa, infine si arrende e cade stupidamente, ma è la lingua – e i sopravvissuti alle avarie lo hanno detto con precisione – che da rosa diventa bianca, vira al grigio, dopo al marrone, dopo ancora al nero e poi, inarcata nel palato, ripiegata su di sé, finisce sboccata e completamente muta. Se quella degli impiccati pende, appunto, fuori dal suo orifizio e come cercando di lappare l’aria, similmente al sesso che il suppliziato sente indurirsi ed allungarsi, la lingua dei morti di sole si avviluppa, per una sorta di puntuazione molto radicata, molto compatta, fino alla soffocazione della minima parola.
[In Jean-Jacques Viton, Il commento definitivo. Poesia 1984-2008, introduzione e traduzione di Andrea Inglese, postfazione di Nanni Balestrini, Metauro, 2009.]