…UN AUTRE MOIS… (n°126-127) / Éric Suchère. 2008

 

N°126 (mars 2008)
Action man

Se réveille au-dessus de, une vue sur un sommet, un mont, un temps, un atterrissage avec violence. Marche comme si de rien, marche sur le pont, au-dessus de : le fleuve, les autoroutes, la sueur, une zone où la manche se fait en skate. Ne fonctionne pas, un homme n’arrête pas de, parle, rentre, est un soupir pour un service, retourne pour repartir, un pont à traverser, une zone partout à taille humaine. Est une fête, un festival, une demande de confirmation, une gêne pour l’écoute, une femme dans ses mouvements, de la nourriture surgelée dans un sac de ville, un père qui s’amuse à, n’arrête pas de, n’écoute, gêne, nécessite le déplacement. Un couple s’embrasse langoureusement, veut une danse devant, pense une trisomie rythmique, un essai avec les mains et des larmes dans les yeux, pense à, s’exécute aussitôt. Frissonne devant une danse, tout un monde se retourne pour, encore une fois pour, un vol d’oiseaux, un pont, trois clochards, un vol d’oiseaux, une zone de où des hangars à basse lumière, ne pose problème, s’achève au bruit d’une guitare électrique sans amplificateur. Marche jusqu’à, établis un étonnement devant un geste somme toute banal, des sanglots étouffés dans une laverie, des affaires pliées, une chaleur, un film avec, un anniversaire mortuaire, une femme en vert et son épaule, un rien à faire en pas grand-chose, une indication pour d’autres, un autre qui passe du temps à, un geste que n’aime, repars pour, comprends ce que demande, explique une inutilité, repars. Un homme parle à tous, n’est quasiment pas de ou des arrangements impossibles, pose un appel pas entendu, encore une fois ignore, décide de, de ce jeu sur la passerelle, dehors est une gêne. Un rendez-vous, n’y arrive à l’intérieur, passe rapide, essaie l’ombre, arrête, raconte une histoire à propos de, une demande de, choque et laisse songeur, se perd un peu dans le monde, le bruit et pas grand-chose, les gens qui se tiennent au loin, empêchent l’approche, explique l’étymologie des noms, une confusion pour une cuillère, arrête.

N°127 (avril 2008)
Puis

Les échafaudages, constructions artificielles en hauteur vers : une petite fille obèse fait du bruit, l’intéressante, tente de paraître intelligente, disparaît puis : regarde une femme, va pour traverser, de l’autre côté de la route puis : demande à un homme dans un camion vers : les enseignes en partie effacées, peinture qui s’écaille vers : homme sur un banc fait des exercices pour assouplir son pied puis : deux femmes demandent si puis : un homme quémande vers : les murs lépreux, anciennes publicités murales vers : un jeune homme porte un gros paquet, qu’aborde un clochard – sa gêne – puis : deux femmes s’asseyent sur le même banc puis : demande chemin à des hommes assis à une terrasse vers : les usines, les ponts, autres constructions industrielles vers : une femme prend des poses sur un banc puis : une femme à la peau très blanche est assise sur un banc puis : une femme d’une cinquantaine d’année assez élégante fait la manche le long de vers : les nuages en traîne au dessus de la ville, autres effets de, vers : des jeunes gens passent en voiture, hurlent quelque chose, regardant, rient puis : passe sur un pont, où un homme passe, un homme à bicyclette passe, etc. puis : regarde des jeunes gens mangeant à côté de leur voiture vers : les effets d’emboîtement, jeux de cubes des bâtiments vers : une grosse fille aux pieds nus, vêtements très sales puis : un homme arrose sa pelouse puis : des flics discutent avec deux personnes vers : les planches de bois disjointes, matériaux de construction à l’abandon, les grues, terrains vagues vers : regarde tous les gestes d’une serveuse qui confectionne un sandwich puis : une serveuse qu’un clochard opportune, voit que regarde ses seins puis : un homme pressé, stressé avec son gamin se précipite aux toilettes vers : l’obscurité, reflets mouillés sur façades vers : deux hommes sur une terrasse buvant des bières puis : regarde un employé des chemins de fer décharger des bagages puis : des gens attendent, se précipitent vers un bus vers : panoramas étendus, l’éblouissement, éclats sur l’eau grise vers : les gens se précipitent sur, gênent puis : deux jeunes femmes qui s’aperçoivent que puis : suis pris d’un tremblement irrépressible de la main droite, ne peux tracer les lettres, essaie encore une fois.

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N°126 (marzo 2008)
Action man

Si risveglia sopra a, una vista su una cima, una montagna, un tempo, un atterraggio brusco. Cammino come se niente, cammino sul ponte, sopra a: il fiume, le autostrade, il sudore, una zona in cui si fanno i giri in skate. Non funziona, un signore non smette di, parlo, rientro, è un sospiro per un servizio, mi giro per riandarmene, un ponte da attraversare, una zona a misura d’uomo da ogni parte. È una festa, un festival, una richiesta di conferma, un disagio per l’ascolto, una donna nei suoi movimenti, del cibo surgelato dentro una borsa da città, un padre che si diverte a, non la smette di, non ascolto, mette a disagio, ho bisogno di spostarmi. Una coppia si abbraccia languidamente, vuole una danza di fronte, penso una trisomia ritmica, un tentativo con le mani e qualche lacrima negli occhi, penso a, subito obbedisce. Fremo di fronte a una danza, un sacco di persone si rigirano per, ancora una volta per, un volo d’uccelli, un ponte, tre barboni, un volo d’uccelli, una zona da dove alcuni hangar a luce bassa, non dà problemi, si completa al rumore di una chitarra elettrica senza amplificatore. Cammino fino a, fisso uno stupore di fronte a un gesto tutto sommato banale, alcuni singhiozzi soffocati in una lavanderia, cose ripiegate, un calore, un film con, una ricorrenza mortuaria, una signora in verde e la sua spalla, un niente da fare in niente di che, un’indicazione per altri, un altro che passa un po’ di tempo a, un gesto non apprezzato da, riparto per, capisco quel che richiede, spiego un’inutilità, riparto. Un signore parla a tutti, non è quasi di oppure alcune disposizioni impossibili, lascio un appello inascoltato, ancora una volta ignoro, decido di, di questo gioco sulla passerella, fuori è un disagio. Un appuntamento, non ci arrivo dentro, passo in fretta, prova l’ombra, fermo, racconto una storia a proposito di, una richiesta di, sbalordisco e lascio pensieroso, si perde un po’ nel mondo, il rumore e niente di che, le persone che si tengono al largo, impediscono di avvicinarsi, spiego l’etimologia dei nomi, una confusione per un cucchiaio, fermo.

N°127 (aprile 2008)
Poi

Le impalcature, costruzioni artificiali in altezza verso: una ragazzina obesa fa un po’ di rumore, l’interessante, cerca di sembrare intelligente, sparisce poi: guardo una signora, sta per attraversare, dall’altra parte della strada poi: chiedo a un signore su un camion verso: le insegne in parte cancellate, vernice che si scrosta verso: signore su una panchina fa degli esercizi per sciogliersi il piede poi: due signore chiedono se poi: un signore chiede l’elemosina verso: i muri sgretolati, vecchie pubblicità murali verso: un giovane porta un grosso pacchetto, e un barbone lo avvicina – imbarazzo da parte sua – poi: due signore si siedono sulla stessa panchina poi: chiedo la strada a delle persone sedute su una terrazza verso: le fabbriche, i ponti, altre costruzioni industriali verso: una signora assume pose su una panchina poi: una signora con la pelle bianchissima è seduta su una panchina poi: una signora sulla cinquantina abbastanza elegante chiede l’elemosina a lungo il verso: le nuvole strascicate sopra la città, altri effetti di, verso: passano dei ragazzi in macchina, strillano qualcosa, mentre guardano, ridono poi: passo su un ponte, dove sta passando un signore, passa un signore in bicicletta, ecc. poi: guardo dei ragazzi che mangiano accanto alla loro macchina verso: gli effetti d’incastro, giochi di cubi tra gli edifici verso: una ragazza grassa a piedi nudi, vestiti sporchissimi poi: un signore innaffia il suo prato poi: alcuni poliziotti stanno discutendo con due persone verso: le tavole di legno sconnesse, materiali da costruzione abbandonati, le gru, campi aperti verso: guardo tutti i gesti di una cameriera che sta preparando un sandwich poi: una cameriera importunata da un barbone, vede che le sto guardando i seni poi: un signore di fretta, stressato con il ragazzino si precipita al bagno verso: l’oscurità, riflessi umidi su facciate verso: due signori su una terrazza mentre si bevono delle birre poi: guardo un dipendente delle ferrovie scaricare dei bagagli poi: alcune persone stanno aspettando, si precipitano verso un bus verso: panorami distesi, l’abbaglio, bagliori sull’acqua grigia verso: alcune persone si precipitano su, ingombrano poi: due ragazze che si accorgono che poi: mi comincia a tremare in maniera incontenibile la mano destra, non riesco a tracciare le lettere, tento ancora una volta.

[ Traduzione di Michele Zaffarano ]