HIVER. Levé du pied gauche (Extraits 1) / Christophe Marchand-Kiss. 2007

Christophe Marchand-Kiss
HIVER. Levé du pied gauche (Extraits 1). 2007

son talent anxieusement — contenu
et voilà merde que les rêves décodent
et ce matin disent la vérité — à plein
et qu’il se réveille son On sous
le sommier dans la poussière —
les moutons.

On aimera casser la gueule du boss
quand On sera endormi — demain.

On rêve du plat de la main.
On s’escrime à la rendre froide
au premier jugement venu
dans le syndrome d’un
dentifrice mousseux.
On se lève, la même chose
le même oiseau glacé
— chante faux
les mêmes retorses
glacées
— frisent faux.
On se demande. On a raison
de se demander.

le miroir ne fendille pas : pas même noir
les gencives et merde le coupe-coupe
qui ne coupe. On dit levé du pied gauche
pour dire merde chaque fois qu’il est possible
de dire merde et merde et remerde — On en
redemande. C’est ainsi.
baiser un trampoline ça irait ?
et faire s’écouler un os ou le résidu
crânien ?

***

les âmes ondoient, les corps tremblent.
foutaises. On cite de mémoire
wilson estherazy cantona machin
pas certain de l’orthographe
On saisit la poupée à bras le corps
On la dépose c’est un dépôt.

un japonais marque un but
au loin —
dans l’angle droit du rétroviseur
télévisuel.

On crie tais-toi
sait-On jamais
On crie tais-toi
en lui passant
du déodorant
sous l’aisselle
les infirmières
sifflotent.

***

le merle englue la partie vide
de la neige : la neige englue
la partie vide de l’ensemble
les vaches se gardent mal
près des fontaines gélifiées.
On fait de la confiture.
On pense à On pensera.
On vire de bord presque
à mi-pente — paillasson.

***

les informations le positif
usurpations les turpitudes
passées dégagent les sommets
de la variété : de pipi à robinet
de caca à va-te-faire-voir : On
vomit discret de la pelure
de société sur des surplus
militaires nés d’une élection.

oui c’est elle qu’elle le trisse
et On verra bien. au propre.

***

le débarbouillage efficace
le gant sans crin et sans crisse-
ment abusif du lexique
vient — il est là.
On se regarde : On est pareil.

après déverrouillage des sens
la gueulante contre tout contre
l’armoire à pharmacie
premières gélules
englouties
le maintien en forme.

ce soir un autre jour
sans gratouillis dorsaux.

moments sinistres.
frigo et tangage
allumettes qui
noircissent les doigts.
l’altitude des casseroles
leur hoquet glaçant.
horreur des détails
de la reprise en main :
routine intime.
souffrir que le clapet
se mette en marche —

au bureau.

***

rythme faible, peu de sang.
l’exagéré de l’organisation
l’attente d’un premier chaud
au garde-à-vous en silence
à l’écoute d’un gazinière
idéologue.
tout se refuse même l’écrit
le bouillant refroidit
lentement
On lape
On retient un
sans y penser.

On aimerait pigeonner de l’humain
et le plumer : ma pool.

INVERNO. Alzato col piede sinistro (Estratti 1 ). 2007

il suo talento ansiosamente — contenuto
ed ecco che cazzo i sogni si decodificano
e stamattina dicono la verità — completa
e che lui si risveglia col suo Si sotto
la rete del letto in mezzo alla polvere —
i lanicci.

Si spaccherà volentieri la faccia al boss
quando Si sarà addormentato — domani.

Si sogna il palmo della mano.
Si fa un po’ di scherma per renderla fredda
al primo giudizio che arriva
nella sindrome d’uno
spumeggiante dentifricio.
Si s’alza, la stessa cosa
lo stesso uccello ghiacciato
— è stonato
le stesse storture
ghiacciate
— rasentano la stonatura.
Si pone la domanda. Si fa bene
a porsi la domanda.

lo specchio non ha crepe: nemmeno nero
le gengive e cazzo la roncola
che non taglia. Si dice alzato col piede sinistro
per dire cazzo ogni volta che può
dire cazzo e cazzo e ricazzo — Si
continua a domandarne. È così.
baciare un trampolino potrebbe andare?
e far defluire un osso oppure il residuo
cranico?

***

le anime ondeggiano, i corpi tremano.
scemenze. Si cita a memoria
wilson estherazy cantona coso
incerto sull’ortografia
Si prende la bambola addosso
Si deposita è un deposito.

un giapponese segna un gol
in lontananza —
nell’angolo destro del retrovisore
televisivo.

Si strilla zitto
non Si sa mai
Si strilla zitto
passandogli
un po’ di deodorante
sotto l’ascella
le infermiere
fischiettano.

***

il merlo invischia la parte vuota
della neve: la neve invischia
la parte vuota dell’insieme
le mucche si conservano male
vicino alle fontane gelificate.
Si fa un po’ di marmellata.
Si pensa a Si penserà.
Si vira quasi
a metà salita — zerbino.

***

le informazioni il positivo
usurpazioni le turpitudini
del passato sgombrano le cime
dalla varietà: da pipì a rubinetto
da cacca a vai a farti vedere: Si
vomita discreto delle bucce
di società su dei surplus
militari nati da un’elezione.

sì è lei che lo ripeta tre volte
e Si vedrà. in bella.

***

una ripulita efficace
il guanto senza crini e senza cigo-
lii abusivi del lessico
arriva — lui è là.
Si osserva: Si è simile.

dopo aver sbloccato i sensi
l’incazzatura contro tutto contro
l’armadietto dei medicinali
prime pillole
inghiottite
il mantenimento della forma.

stasera un altro giorno
senza graticolature dorsali.

momenti sinistri.
frigo e beccheggi
fiammiferi che
anneriscono le dita.
l’altitudine delle casseruole
il loro agghiacciante singulto.
orrore dei dettagli
quando si riprende in mano:
intima routine.
sopportare che il becco
si metta in moto —

in ufficio.

***

ritmo debole, poco sangue.
l’eccesso dell’organizzazione
l’attesa di un primo caldo
sull’attenti in silenzio
ascoltando una cucina a gas
ideologa.
tutto viene rifiutato persino lo scritto
ciò che bolle raffredda
lentamente
Si beve leccando
Si riporta uno
senza pensarci.

Si vorrebbe poter infinocchiare un po’ d’umanità
e spennarla: mia pool.

[Traduzione di Michele Zaffarano]